Delhaize : en permanence entre mensonge et respect de la législation
Dans les faits, Delhaize ne cesse de disséminer le mensonge et de surfer habilement avec les limites de la législation.
Démonstration à travers quelques exemples criants.
Dans les faits, Delhaize ne cesse de disséminer le mensonge et de surfer habilement avec les limites de la législation.
Démonstration à travers quelques exemples criants :
- Dès son annonce, Delhaize a scandé à tout va que la franchise ne changerait rien aux conditions de travail des gens. Est-ce vrai ? Sur papier, oui. La CCT 32 bis organise le transfert conventionnel d’une entreprise avec maintien des acquis au jour du transfert. La question importante est : et après ? Une fois que le travailleur sera chez le franchisé, toutes les CCT d’entreprises pourront être dénoncées. Pour les CCT sectorielles, les choses ne sont pas aussi claires sur la CP qui continue à s’appliquer. On pourrait tomber sur un employeur « tordu » qui pourrait utiliser aussi les failles légales et le travailleur devrait alors contester en justice pour obtenir son bon droit. On pourra aussi procéder à des licenciements à la suite du transfert pour des raisons économiques notamment. Seul le transfert ne peut pas être source de licenciement, mais le lendemain, tout est permis. Au passage, pas de plan social, pas de négociation possible, les travailleurs seront tout seuls puisque les délégations syndicales auront été mises au placard. La réalité du terrain le démontre : quand on compare des magasins de surfaces similaires et de chiffres d’affaires similaires, il n’est pas rare de constater que le franchisé utilise la moitié moins de CDI et comble ses besoins ponctuels avec des étudiants et des flexijobistes. Quand Delhaize affirme qu’il n’y aura pas de pertes d’emplois et pas de changements de conditions de travail : ILS MENTENT !
- En ne voulant pas parler de licenciement collectif, ils détournent la loi. Prenons l’exemple du siège : 247 licenciements ont été annoncés. Mais Delhaize n’appliquera pas la loi Renault parce qu’ils vont organiser les licenciements sur une période si longue que le cadre de la loi Renault ne sera pas applicable. Par contre, les licenciements sont d’ores et déjà décidés (on sait qui, mais pas quand) et surtout sans négociation, sans plan social. Delhaize joue l’usure et espère ainsi que les gens partiront d’eux-mêmes.
- Delhaize se permet de supprimer son CE annuel sur les informations économiques et financières 2022, alors que c’est pourtant une obligation. Là aussi, ils se jouent de la loi.
- Delhaize indique aux travailleurs que la grève serait non reconnue et en profite pour leur dire que cela aura une incidence sur diverses primes. Faux ! Les CCT et législations concernées ne font pas la différence entre les types de grèves… Encore une invention qui vise à démobiliser et à user les travailleurs. Delhaize méprise le droit de grève : la législation dit clairement qu’on ne peut remplacer un gréviste par un intérimaire. La parade ? Delhaize engage à la place des étudiants ! Après, ils osent écrire que la confirmation de la légalité des astreintes aide à protéger le droit de travailler. Le droit de qui à travailler : celui des étudiants quand la direction réduit le droit de grève de ses propres travailleurs à néant ?
- Combien de fois faudra-t-il dénoncer leurs infractions pour qu’ils retrouvent le chemin de la légalité ? Quand la justice sanctionnera-t-elle ces comportements ?
C’est en mal en pis chez Delhaize
Le dialogue social n’a pas toujours été simple chez Delhaize mais il a toujours existé jusqu’il y a un an. Clairement, le plan qui est sur table et son exécution par des « presse- boutons » nous amène à penser que nous sommes à la croisée des chemins : les choix posés par Delhaize visent clairement à organiser un dumping social à l’intérieur du secteur, à dénaturer le champ de compétences des CP, à éliminer les organisations syndicales du paysage, à éliminer toute négociation collective, à nier l’existence même du droit de grève, à prendre le travailleur comme outil de l’entreprise qu’on vend au moins disant social, à bypasser l’application de la loi Renault (loi d’ordre public), à faire revenir la justice au XIXème siècle, à rompre tous les équilibres trouvés au sortir de la seconde guerre mondiale en matière de concertation sociale, à mentir aux travailleurs qui les ont servis fidèlement pendant des années.
MENSONGE, ABUS DE DROIT, FRAUDE SOCIALE, MEPRIS DES DROITS DE LA DEFENSE, DUMPING SOCIAL, USURE, DENIGREMENT, VIOLENCE EN COL BLANC, VOILA LES LEITMOTIV DE DELHAIZE.
STOP au MANAGMENT CRAPULEUX!
Ce n’est qu’un début, le cas Delhaize fera tache d’huile si nous n’y prenons pas garde. Nous avons mis des années à établir des relations collectives fortes, où l’individu est plus fort parce qu’il n’est pas seul. Il a fallu des siècles pour avoir une justice neutre en termes de classe, il a fallu des années pour que le droit de grève soit consacré par des outils internationaux, ne laissons pas saccager tout cela par des Hollandais sans scrupules ! Nous ne rêvons pas de leur modèle social. Faisons respecter nos droits et nos acquis. Qui sème le vent récolte la tempête !
Myriam Delmée (Présidente)
Jan De Weghe (Secrétaire fédéral(e))