@COMEOS : C’EST QUAND QU’ON PARLE DE L’AVENIR DU SECTEUR ?
Dans un article paru dans Le Soir, la fédération des employeurs du commerce appelle à intensifier les efforts pour l’expansion du e-commerce en Belgique. Dans un plan comprenant douze propositions, Comeos vise à mettre le « Turbo numérique pour le commerce belge ». A la clé ? La perspective de voir se créer 22.500 emplois supplémentaires d’ici 2025. Une promesse jamais traduite dans les faits ! Cette sortie presse n’est pas anodine au lendemain même de l’approbation du contenu des négociations interprofessionnelles et est clairement destinée à mettre la pression sur les conditions de travail dans le secteur du commerce. En effet, Comeos remet à nouveau le couvert en appelant explicitement à revoir la législation sur le travail de nuit.
On le sait, la crise du Coronavirus a fait exploser les achats via internet. L’e-commerce était déjà en pleine croissance auparavant mais la pandémie a encore intensifié le phénomène. Avec un véritable boom des ventes auprès de géants du webshop tels qu’Amazon ou Alibaba. En tant qu’organisation syndicale, nous le répétons depuis des années, l’ecommerce en Belgique est un enjeu clé pour l’avenir du secteur, qui va continuer à s’accentuer, et dont il faut tenir compte et autour duquel une réflexion doit être menée.
Sur le fond donc, pas de scoop dans les déclarations de Comeos concernant l’importance du ecommerce à l’avenir. Pas de scoop non plus sur le nouvel appel du pied qui se cache derrière ce plan proposé par Comeos : revoir la législation sur le travail de nuit et du dimanche. En pratique rendre ce travail habituel et surtout moins cher. Le rêve de Coméos : du travail 24 h/24, 7 jours sur 7 ! Comeos parle également de repenser l’organisation du travail par entreprise sans systématiquement passer par des conventions sectorielles et de réduire les charges sur les moyens et bas salaires. Flexibilité, flexibilité, flexibilité et nier le niveau sectoriel…
Le choix de s’épancher dans la presse au lendemain de la conclusion des négociations interprofessionnelles (dont le point organisation du travail de nuit/dimanche ne fait plus partie) est stratégique. A nouveau, Comeos démontre tout son mépris pour la concertation sociale.
Le SETCa dénonce cette attitude. L’e-commerce, l’organisation du travail, le travail de nuit et du dimanche sont des matières qui doivent être discutées avec les organisations syndicales au niveau sectoriel.
Au-delà de l‘e-commerce, c‘est l‘avenir du secteur tout en entier et la situation des travailleurs qui doivent être abordés. Cela fait maintenant plus de deux ans qu‘une table ronde aurait dû avoir eu lieu entre représentants des employeurs et des travailleurs. Depuis, nous n‘avons eu de cesse de réclamer de discuter à nouveau de tous ces thèmes et de l’avenir du commerce avec Comeos.
Messieurs, Mesdames, les employeurs du commerce, plutôt que vous épancher dans la presse sur votre plan stratégique pour le commerce, nous vous invitons plutôt à discuter avec les premiers interlocuteurs en la matière : les représentants des travailleurs !