
UNE PRIME DE FIN D’ANNÉE RABOTÉE ?
Le monde employé n’était, jusqu’au moment du confinement, pas nécessairement coutumier du chômage temporaire. Beaucoup de secteurs et entreprises n’avaient encore jamais connu de chômage partiel. Avec le confinement, bon nombre d’entreprises ont eu recours aux mesures spécifiques de chômage temporaire Corona.
Une solution d’urgence qui permettait aux entreprises de faire le gros dos prenant la crise. Pour les travailleurs, cela permettait d’éviter des licenciements, tout en gardant un maximum de salaire (variant selon les secteurs et entreprises en fonction des compléments journaliers versés ou pas par les entreprises et secteurs).
Très vite, le SETCa s’est rendu compte que pratiquement aucune CCT ne prévoyait l’assimilation des périodes de chômage temporaire pour l’octroi de la prime de fin d’année… relativement logique puisque le monde employé ne connaissait encore que peu le chômage temporaire.
En pratique donc, pour illustrer, si vous avez été au chômage Corona pendant 2 mois à temps plein, votre prime de fin d’année risque d’être amputée d’1/6e de sa valeur. Ajoutez à cela un précompte professionnel sur les allocations de chômage souvent moindre que votre taux marginal, vous aurez alors une double surprise : en fin d’année en voyant votre PFA amputée et lors de votre avertissement extrait de rôle où votre solde à payer ou à être remboursé pourrait sensiblement varier de manière négative.
Évidemment, nous ne sommes pas restés sans rien faire, le même problème se posait d’ailleurs pour les vacances annuelles (où nous avons obtenu gain de cause). Nous avons interpellé au niveau interprofessionnel, puis sectoriel en vue d’obtenir gain de cause. Peine perdue, une fin de non-recevoir des deux côtés.
Avec les nouvelles mesures décidées par le gouvernement le 16/10 dernier, ce sujet prendra une envergure encore plus grande. Nous appelons donc le nouveau gouvernement à prendre en compte la réalité du manque à gagner de tous les travailleurs et à mettre sur table des solutions qui permettent de maintenir cette composante importante du salaire.
Entre-temps, c’est donc directement dans les entreprises que vos délégués syndicaux ont mené la négociation ou sont toujours occupés à la mener. N’hésitez pas à les interpeller pour connaitre la situation de votre entreprise.