Les travailleurs du Commerce : les oubliés de la crise ?
Depuis 7 mois maintenant, les travailleurs du commerce subissent la crise de la Covid. Comme tout le monde ?
Pas exactement : pour les travailleurs du non alimentaire, ça a été deux mois de fermeture, le confinement total, une période de soldes reportée, des ventes pas au rendez-vous, les changements d’habitude de consommation, l’e-commerce toujours plus agressif et performant..
Pour les travailleurs, le corollaire, un chômage Corona, d’abord complet puis, pour certaines enseignes, encore à temps partiel. Sans complément patronal, au motif que le secteur se porte mal. Première perte de salaire. Ensuite, une prime de fin d’année qui risque d’être rabotée en fonction des périodes chômées.
Pour certains travailleurs enfin, c’est une restructuration, pire une faillite qui est au bout de ce pénible chemin. Chaque jour nous donne un exemple supplémentaire…
Pour les travailleurs du commerce alimentaire, il a fallu tenir, pas de fermeture, pas de répit, des ventes records, des magasins pillés, du personnel malade. Des mesures sanitaires qui ont tardé à se mettre en place, des clients agressifs.
On a dit aux travailleurs, « tenez bon, il y va du calme de la population ».
A l’époque le SETCa a négocié, dans bon nombre d’entreprises, des mesures compensatoires pour la fatigue, pour le stress supplémentaire. Ces mesures couvraient la période de lockdown, jusqu’au 30/06. Depuis lors, rien n’est revenu à la normale, malgré cela, les mesures sanitaires ont été assouplies. On peut refaire ses courses à plusieurs, on peut rester le temps qu’on veut. Les gardes présents à l’entrée des magasins ont souvent disparu, le nombre de clients dans les magasins est moins bien contrôlé…
Pour les travailleurs, les risques sont toujours bien présents. Toujours plus en plus de contaminations, toujours plus de malades, de quarantaine, de stress, de pression au travail ….et plus de compensation, ni même de considération.
Les grandes enseignes préparent les fêtes : ne pas pouvoir sortir pour les fêtes, c’est du chiffre d’affaires en plus pour les magasins…surtout, ne pas le laisser au concurrent. La crise n’est pas un mal pour tout le monde. Sous prétexte de mesures sanitaires (étaler le flux de client pour moins de risques), les enseignes nous réclament plus de flexibilité. Travailler de 5 h à minuit ? ouvrir à 7 h ? fermer le dimanche à 19 h, une heure de plus ? qui dit mieux ?
Pendant ce temps-là, c’est le moins disant social !
Nous réclamons :
- Que les mesures sanitaires soient renforcées. Plus de cafés, plus de restaurants, le but de sortie ce sera la balade au magasin, on peut encore y aller en famille
- Que les mesures compensatoires prises en mars, de manière temporaire, soient continuées (pouvoir d’achat, congés, …)
Aucun dialogue sectoriel possible jusqu’à présent…Le secteur du commerce est en crise profonde. La crise de la Covid n’est que le dernier épisode en date !
Chaque jour des mouvements sociaux ont lieu dans les entreprises…et les employeurs se posent encore la question de savoir pourquoi. On nous dirait bien qu’il s’agit de propagande électorale…
Dernier problème en date : le gouvernement vient d’annoncer que la vente d’alcool ne serait plus possible après 20 h … pour rappel, certains jours, les magasins sont ouverts jusque 21 h00, qui va venir expliquer au client à 20 h 45 qu’il doit laisser son bac de bière à la caisse ? Qui va gérer l’agressivité…c’est le dernier exemple en date, il y en a tant d’autres.
Le 12/11, nous aurons une première (et unique?) réunion au niveau sectoriel sur l’avenir du commerce…cela fait 2 ans que nous la réclamons…Nous n’avions jusqu’à présent eu que notre écho en retour…
Alors, nous allons reprendre notre tour des entreprises pour poser nos revendications, celles des travailleurs afin que leur voix soit entendue !