50 nuances de…Michel

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Initier les citoyens aux pratiques ultralibérales. Les mettre à genoux. Les toucher là où ça fait mal. Y aller toujours plus loin sur l’échelle de la douleur et y prendre du plaisir. Voilà le scenario dans lequel nous plonge le gouvernement Michel depuis plus de deux ans. Les coups portés ont été nombreux et répétés. Chacun d’entre nous a eu l’occasion d’en faire la douloureuse expérience, de près ou de loin. Les dernières décisions budgétaires qui viennent d’être prises sont une nouvelle humiliation pour les travailleurs, les demandeurs d’emploi, les femmes, les + de 50 ans, les jeunes, les prépensionnés, les malades… L’escalade vers la flexibilité et la précarité continue. Les attaques contre la sécurité sociale et les plus faibles se font plus fortes…

Libérons-nous !

Le SETCa fait le tour de ces 50 mesures qui font mal.

 

Chapitre 1 : tous

Pas de jaloux, il y a tout d’abord des mesures qui nous touchent tous et toutes sans distinction.

Un saut d’index de 2% sur toutes les rémunérations et les allocations sociales. La hausse de la TVA sur l’électricité de 6% à 21%. Des accises sur le diesel, le tabac, les boissons alcoolisées et sucrées. Diminution des rentrées de la sécurité sociale au travers des diminutions de cotisations patronales…

Chapitre 2 : les travailleurs

Certains ont été séduits par ce beau gouvernement ténébreux qui leur promettait un tax-shift et plus de pouvoir d’achat.

Mais ce qui sera peut-être donné d’une main en fin de législature est déjà très lourdement pris dans la poche et les conditions de travail des salariés… On peut appeler ça du vice.

Des négociations salariales corsetées (0,5% brut + 0,3% net).

Des semaines jusque 45h ou plus, puisque la durée de travail peut être calculée non plus sur base hebdomadaire mais sur la moyenne d’une période de 12 mois. Jusqu’à 100h supplémentaires « volontaires » par an, sans qu’aucune raison ne doivent être donnée par l’employeur sur base d’un soi-disant volontariat de la part du travailleur. Mesures de fin de carrière dans les soins de santé partiellement ou totalement supprimées. Introduction des flexi-jobs dans l’horeca, et volonté d’extension à d’autres secteurs.

Elargissement du travail de nuit dans l’e-commerce. Assouplissement du régime de chômage temporaire pour employés et baisse des allocations qui y sont liées. Introduction des dons de congés. Contrats de travail intérimaires à durée indéterminée. Introduction d’une pension complémentaire libre (les travailleurs se constituent une pension complémentaire dans le 2e pilier au moyen de retenues sur le salaire). Suppression des allocations en cas de crédit-temps non motivé…

Chapitre 3 : les femmes

Un gouvernement macho. Et pas que dans sa composition (3 MinistrEs et une Secrétaire d’Etat sur… 18). Personne au gouvernement ne semble s’inquiéter que leurs mesures punissent les femmes plus sévèrement que les autres.

Les femmes représentent 79% des personnes touchées par la réduction de l’allocation de garantie de revenu dans le cadre du travail à temps partiel involontaire. Le départ à la retraite anticipée devient quasi inaccessible pour elles vu que leur carrière est en moyenne moins longue. Augmentation du nombre d’heures supplémentaires qu’un travailleur à temps partiel à horaire variable – majoritairement

des femmes – doit prester sans sursalaire. Suppression de la dispense de disponibilité pour raisons sociales et familiales. Relèvement de l’âge pour avoir accès à la pension de survie de 50 à 55 ans…

Chapitre 4 : les jeunes

Nous voyons en eux l’avenir de la société. La droite ne semble y voir que de la main d’oeuvre docile et bon marché. Pour parvenir à ses fins, il faut que la loi autorise toujours plus de flexibilité. Le gouvernement s’exécute.

Des règles toujours plus strictes pour l’octroi d’allocations d’insertion.

Ré-introduction des « barèmes jeunes » – moins que le salaire minimum légal – pour les moins de 21 ans (mesure pourtant supprimée en 2015). Conversion du contingent du travail des étudiants de 50 jours en 550h… La flexibilité même au détriment du travail scolaire.

Augmentation de la période de stage en cas d’incapacité de travail/invalidité (nombre

de mois qu’il faut avoir travaillé avant de percevoir les indemnités) de 6 mois à 1 an…

Chapitre 5 : les + de 50 ans et les prépensionnés

Des hommes et des femmes d’expérience ? Le gouvernement et les patrons n’aiment pas ça. C’est pour cela qu’ils ont pensé à tout un attirail de mesures pour les mater.

Attaques à l’encontre des périodes assimilées pour la pension (on ne tient plus compte du dernier salaire mais du salaire minimum pour les années en RCC, en prépension, ou à partir de 1 an de chômage). Relèvement de l’âge légal de la pension à 66 ans (en 2025) et à 67 ans (en 2030). RCC (anciennement prépension) : +2 ans sur la plupart des conditions d’âge de carrière.

Conditions d’accès plus strictes pour la pension anticipée : avoir au moins 63 ans et une carrière professionnelle de 42 ans. Relèvement de l’âge minimum pour le crédit-temps fin de carrière de 55 ans à 60 ans. Suppression du complément d’ancienneté pour les nouveaux chômeurs âgés. Contrôle de disponibilité adaptée jusqu’à l’âge de 65 ans. Suppression du bonus pension. Révision de la garantie de rendement des pensions complémentaire : désormais un taux variable et révisable chaque année au lieu d’un taux minimum fixe. Augmentation des cotisations patronales sur les RCC et crédit-temps, qui deviennent donc moins intéressants pour les employeurs…

Chapitre 6 : les demandeurs d’emploi, les malades, les pensionnés

Le gouvernement a trouvé ses victimes préférées. Ils coûteraient soi-disant si cher, ces allocataires… Ils doivent être punis ! Pas de sensiblerie, le gouvernement y va franchement.

Perte de plusieurs de centaines d’euros de pension par mois suite aux changements dans le calcul des périodes assimilés pour la pension.

Toute une série de médicaments moins bien remboursés. Hausse du prix de la visite chez les médecins spécialistes. Extension de la possibilité de contrôle à domicile des chômeurs et sanctions administratives renforcées. Diminution de l’enveloppe liaison au bien-être. Gel du budget des maisons médicales. Réforme accélérée des hôpitaux via une mise en réseau renforcée, rationalisation de l’offre de service, diminution du nombre de lits, fermeture de certains services et sites. Introduction des contrats individualisés d’intégration sociale pour les bénéficiaires du revenu d’intégration sociale…

 

Libérons-nous!

 

Les citoyens en ont assez de subir les sombres désirs de ce gouvernement de droite. C’est une autre politique qui doit être mise en place, une politique plus juste, qui ne soit pas synonyme de souffrance. Cela doit passer par des mesures porteuses d’avenir : plus de pouvoir d’achat, de vraies créations d’emplois et des emplois de qualité, une sécurité sociale forte qui permet d’assurer des soins de santé de qualité et une vie digne aux personnes malades, une fiscalité juste (où les grosses fortunes ne sont pas épargnées et contribuent davantage), la possibilité pour les travailleurs âgés (et bien souvent usés) de pouvoir lever le pied en fin de carrière et de bénéficier d’une pension correcte.

Pour tout savoir sur ce que le gouvernement vous a déjà fait ou va encore vous faire, visitez

www.50mesuresquifontmal.org

Préliminaires

Le gouvernement Michel nous a fait beaucoup de mal depuis le début de son mandat. Certains se disent de-ci de-là : « c’est un mal pour un bien, on n’a pas d’autre choix que de se serrer la ceinture ». Vraiment ? Le démantèlement socioéconomique se poursuit à un rythme inouï, mais on n’assiste pas pour autant à une création massive d’emplois durables. L’austérité dans les services publics et la sécurité sociale n’a jamais été aussi forte, à tel point qu’elle entame violemment les conditions de vie des patients, des pensionnés, des demandeurs d’emploi… En bref, des citoyens lambda. Tout cela pour atteindre un hypothétique équilibre du budget, qui ne sera d’ailleurs même pas en équilibre en 2017. Mais alors, où est donc passé tout cet argent dont nous avons tous eu à nous priver ces dernières années ?

Les mesures reprises dans la déclaration de politique générale d’octobre 2016 viennent encore noircir le tableau. Et les négociations autour de l’accord interprofessionnel ne s’annoncent pas plus roses.

Le Gouvernement cherche visiblement à satisfaire les désirs. Mais de qui ? Des employeurs, qui veulent avoir les coudées franches pour flexibiliser le travail à moindre coût ? Des grosses fortunes, bien décidées à profiter du système sans y contribuer en aucune manière (et surtout pas au travers d’une taxation sur les plus-values) ?

Soyons clairs, nous avons passé beaucoup de temps à faire le tri dans toutes ces décisions, et pour cause : il y avait bien plus que 50 mesures qui font mal. Nous n’avons gardé que le meilleur… du pire. Nous vous les présentons une à une ici, réunies par thématiques.

N’hésitez pas à informer collègues et entourage sur les mesures qui se profilent, celles qui sont déjà passées, combien celles-ci sont injustes et douloureuses. Car ce n’est pas parce qu’on a mal qu’on se fait du bien.

Les 50 mesures en un coup…d’œil.

 

Chapitre 1 : le pouvoir d’achat

 

01. Un saut d’index sur tous les salaires, rémunérations et allocations sociales

02. (Quasi) gel des salaires

03. Les taxes à la consommation se sont envolées

04. Baisse du salaire minimum pour les jeunes de 18 à 21 ans

05. Révision de la loi de 96 : vers une modération salariale institutionnalisée

06. De nouvelles menaces planent sur l’index

07. Échanger son véhicule de société contre du salaire net

Chapitre 2 : la flexibilité

 

08. Crédit-temps pour soi-même ? Pas pour les travailleurs

09. Réintégration des malades de longue durée

10. Un contrat d’intérim… à durée indéterminée.

11. La semaine de 38 heures deviendra vite une semaine de 45 heures

12. Pas de sursalaire pour heures supplémentaires

13. Et encore plus d’heures supplémentaires !

14. Les étudiants jobistes travaillent désormais en heures plutôt qu’en jours

15. Introduction de flexi-jobs dans l’horeca

16. Travail de nuit de l’e-commerce

17. Sursalaire pour travailleurs à temps partiel qui prestent des heures supplémentaires : plus difficile !

18. Votre collègue a un problème ? OK, vous lui cédez un jour de congé ?

19. Investissement dans la formation : 35% des travailleurs en sont privés !

20. Droits : vous devez désormais épargner vous-même pour les obtenir

Chapitre 3 : la sécurité sociale

 

21. Hausse du plafond du Maximum à facturer

22. Médicaments : plus chers

23. Visite chez le spécialiste : plus cher

24. Pénalité si vous n’allez pas chez le dentiste chaque année

25. Réforme accélérée des hôpitaux, diminution du nombre de lits et gels budgétaires

26. Une indemnité de maladie à la baisse

27. Le financement de l’État ne suit plus

28. Du bénévolat et un projet individualisé d’intégration sociale pour les bénéficiaires du CPAS
29. Il faut comptabiliser 1 année de travail pour percevoir des indemnités en cas de maladie

30. Diminutions de cotisations patronales

Chapitre 4 : le chômage

 

31. Suppression du complément d’ancienneté pour les nouveaux chômeurs âgés

32. Contrôle de disponibilité adaptée jusqu’à l’âge de 65 ans

33. Extension de la possibilité de contrôler les chômeurs à leur domicile

34. Sanctions administratives renforcées

35. Calcul moins favorable de l’allocation de garantie de revenus (AGR) pour les travailleurs à temps partiel involontaire et réduction de moitié après deux ans

36. Suppression de la dispense de disponibilité pour raisons sociales et familiales (à l’exception des aidants proches)

37. Règles plus strictes pour l’octroi d’allocations d’insertion : pas pour les moins de 21 ans sans diplôme ni pour les + de 25 ans

38. Chômage temporaire : diminution du montant des allocations et conditions d’obtention plus strictes

Chapitre 5 : les fins de carrière

 

39. Relèvement de l’âge de la pension : travailler jusqu’à 67 ans

40. Démantèlement du bonus-pension

41. Pension anticipée : toujours plus difficile

42. Travail faisable en fin de carrière ? Oubliez…

43. Plus âgé et licencié ? Fini les échappatoires

44. Chômeur ? Prépensionné ? La pension diminue !

45. Jeune et à la recherche d’un emploi ? La pension diminue !

46. Temps partiel ? Ce gouvernement réduit votre pension

47. Veuve ou veuf ? Moindres droits à la pension de survie !

48. Vous devez vous occuper vous-même de votre pension complémentaire

49. Travailleur dans le Non-Marchand ? Les jours de dispense de prestations sont sur la sellette

50. Augmentation des cotisations patronales DECAVA

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