Communiqué de presse / Travail de nuit

Le SETCa dénonce avec force les nouvelles dispositions du gouvernement Arizona, qui balaye d’un revers de main l’interdiction actuelle du travail de nuit. Cette décision constitue une régression sociale majeure et une menace directe pour la santé des travailleurs.

Les études scientifiques sont claires : le travail de nuit accroît significativement les risques de burn-out, de troubles du sommeil et même de cancers. Il s’agit d’une généralisation du travail de nuit aggravé parce que le gouvernement le rend plus facile et moins cher. Ce qui ne manquera pas de séduire de nombreuses entreprises qui n’en ont pas besoin pour autant.

Dans la distribution au sens large, la logistique et l’e-commerce, c’est un véritable bouleversement : les prestations de nuit ne seront plus rémunérées comme telles qu’entre minuit et 5h du matin, alors qu’aujourd’hui l’ensemble de la plage horaire 20h–6h bénéficie de la reconnaissance légale du travail nocturne. Une perte nette pour les travailleurs et un cadeau pour les employeurs ! Dans les commissions paritaires des magasins (CP 201, 202, 311 et 312), actuellement il n’existe qu’une dizaine de CCT qui prévoient le travail de nuit dans le cadre de l’e-commerce. Demain, combien seront tentés par l’aventure à bas prix ? Et quel sera le contrôle sur le fait qu’il s’agisse bien d’activités liées à l’e-commerce ?

La mesure s’appliquera aux contrats signés à partir du 1er janvier 2026, créant un système à deux vitesses et un dumping social organisé au sein d’une même commission paritaire. Pire : la tentation sera grande pour certains employeurs d’imposer de nouveaux contrats ou des avenants aux travailleurs déjà en place, une pratique discriminatoire que nous dénonçons fermement.

Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement verrouille la concertation sociale : il ne sera plus possible de négocier, via une CCT d’entreprise ou de secteur, des conditions plus favorables. Les interlocuteurs sociaux sont écartés, les travailleurs muselés et seuls face à leur employeur. À cela s’ajoute un risque systémique : le gouvernement pourra élargir la liste des secteurs concernés par simple arrêté royal, sans débat démocratique, plaçant l’ensemble du monde du travail sous une funeste épée de Damoclès. Pour l’heure, 300.000 travailleurs sont concernés mais demain, la porte est ouverte pour une vraie généralisation du travail de nuit à bas coût.

Enfin, un outil syndical essentiel est supprimé : dans le secteur du commerce, mais aussi dans la logistique, les rapports des consultations des représentants des travailleurs ne devront plus être transmis à la commission paritaire concernée. Moins de transparence, moins de contre-pouvoir, plus d’arbitraire !

Le SETCa ne laissera pas passer une telle régression ! Nous refusons toute discrimination entre travailleurs, tout contournement de la concertation sociale et toute mise sous tutelle des partenaires sociaux. Nous appelons le gouvernement à revoir ces mesures injustes et dangereuses.

Myriam Delmée (FR), Présidente SETCa
+32 474 74 44 04 | MDelmee@setca-fgtb.be

Lindsey Verhaeghe (NL), Secrétaire fédérale SETCa
+32 473 98 66 74 | LVerhaeghe@bbtk-abvv.be

Valérie Vanwalleghem (FR), Secrétaire fédérale SETCa+32 473 81 29 65 | VVanWalleghem@setca-fgtb.be
Dorine Cordy (NL), Secrétaire fédérale SETCa
+32 475 41 14 65 | DCordy@bbtk-abvv.beRudy Pirquet (FR), Secrétaire fédéral SETCa
+32 477 67 59 50 | RPirquet@setca-fgtb.be