Arizona – La réforme du chômage pour les temps partiels

Le gouvernement Arizona a les travailleurs sans emploi dans le viseur. Dans plusieurs secteurs; bon nombre de travailleurs sont à temps partiels, le plus souvent des femmes.

Si ces travailleurs perçoivent une allocation de garantie de revenus tout en continuant à travailler à temps partiel, ils seront considérés comme des demandeurs d’emploi (ils doivent d’ailleurs rester disponibles sur le marché du travail ). Et donc, s’ils se retrouvent un jour au chômage à temps plein, la période couverte par l’AGR (allocation de garantie de revenus) sera déjà considérée comme une période de chômage qui viendra rendre plus rapide leur exclusion du chômage.

Autre conséquence, l’AGR sera aussi limitée à deux ans. Après, elle sera supprimée même si la personne est toujours au travail à temps partiel.

Il sera quasi impossible de ne pas être exclu après deux ans de chômage puisque la carrière nécessaire sera ramenée en carrière à temps plein (ce qui implique donc une carrière bien plus longue à temps partiel).

Quelques exemples:

1. Julie, 56 ans, travaille depuis 35 ans et actuellement en 20 h/semaine, tout en percevant une AGR depuis 1,5 ans. Si elle se retrouve au chômage temps plein, elle sera exclue après seulement 6 mois de chômage complet.

2. Els, à temps partiel, 24 h/ semaine, a travaillé dans la même entreprise pendant 35 ans. Elle a 55 ans. Au 01/01/2026, pour ne pas être exclue du chômage, il faudra être âgé de 55 ans et avoir 30 ans de passé professionnel à temps plein. Le temps plein dans le secteur est à 35h, elle travaille donc à 68,5 % d’un temps plein. Elle est licenciée et termine son préavis le 01/01/28. Selon la réforme du gouvernement, pour ne pas être exclu, il faudra à ce moment-là 57 ans et 33 ans de passé professionnel à temps plein. Sa carrière professionnelle de 35 ans à 68,5% ne suffira donc pas pour ne pas être exclue du chômage puisqu’elle n’aura que 24 ans de passé professionnel à temps plein. Pour ne pas être exclue, il lui faudrait plus de 48 ans de passé professionnel, soit avoir commencé à travailler à l’âge de 7 ans!

3. Samira, à temps partiel 28 h/ semaine. Elle a travaillé dans la même entreprise pendant 35 ans, elle a 55 ans. Le temps plein dans le secteur est à 35h, Elle travaille donc à 80 % d’un temps plein. Elle est licenciée et termine son préavis le 01/01/28. Selon la formule du gouvernement, pour ne pas être exclue, il faudra à cette époque-là 57 ans et 33 ans de passé professionnel à temps plein. Sa carrière professionnelle de 35 ans à 80 % ne suffira donc pas pour ne pas être exclue du chômage puisqu’elle n’aura que 28 ans de passé professionnel à temps plein. Pour ne pas être exclue, il lui faudrait 40 ans de passé professionnel !

Si ces personnes vivent avec un partenaire ayant des revenus convenables, elles n’auront pas droit à l’aide du CPAS et perdront tout acquis à leur sécurité sociale, Et ce, alors qu’elles ont une longue carrière professionnelle derrière le dos, malheureusement dans un secteur où le temps plein n’est pas la règle,

Ajoutez à cela le renforcement du travail étudiant et la généralisation des flexi-jobbers et vous aurez des travailleurs à temps partiels, toujours plus précaires, toujours plus pauvres, Et vu les réformes en cours pour les pensions, ce seront des pensionnés et surtout des pensionnées très pauvres!

On est très loin de ce que le MR veut nous faire croire avec ces mesures, c’est-à-dire: toucher des gens qui auraient fait « carrière au chômage », Non, Messieurs Jeholet, Clarinval & Bouchez, le mot travail n’est pas un gros mot, le SETCa défend l’emploi de qualité tous les jours. La vraie question est quel est l’employeur qui engagera ces travailleurs âgés là où deux étudiants ou flexijobers lui couteront moins cher? Et pour cela la droite que faites-vous?

Ce qui est une insulte, c’est de dire et surtout de faire, d’exclure des gens qui ont travaillé toute leur vie, c’est de projeter des gens en dessous du seuil de pauvreté, de leur enlever leur dignité! C’est cela la réalité des effets de vos mesures injustes.

Rendre les pauvres et les précaires, toujours plus pauvres et plus précaires pendant que les entreprises reçoivent un milliard d’euros supplémentaire,