Cora ferme ses portes :
un nouveau drame social pour 1.800 travailleurs
Ce 8 avril, se tenait un conseil d’entreprise extraordinaire chez Cora. Le couperet est tombé : pour les 1.800 travailleurs des magasins et du dépôt, commence une procédure Renault pour laquelle la fermeture des magasins n’est pas exclue.
Ce 8 avril, se tenait un conseil d’entreprise extraordinaire chez Cora. Le couperet est tombé : pour les 1.800 travailleurs des magasins et du dépôt, commence une procédure Renault pour laquelle la fermeture des magasins n’est pas exclue. Le CEO a clairement parlé de cessation d’activités. Depuis 10 ans et trois restructurations, le SETCa se bat pour trouver des solutions négociées avec la direction afin de pérenniser l’emploi des travailleurs. Peine perdue.
Nous nous sommes constamment heurtés à des vents contraires. Le manque d’anticipation par rapport à l’essoufflement du modèle hypermarché est un point important. L’absence de dialogue au niveau sectoriel sur l’harmonisation des commissions paritaires et le dumping social toujours plus plus grand, tant par rapport aux nouvelles enseignes arrivant sur le marché que par rapport à la franchise, a été un élément accélérateur de la chute des magasins Cora. Le changement de comportement du consommateur, le commerce transfrontalier, l’e-commerce ont fini d’achever ce modèle. Que dire du travail du dimanche chez Delhaize qui ébranle tout le marché des magasins intégrés. Ces dernières années, les travailleurs de Cora n’ont jamais démérité, ils se sont toujours adaptés entre flexibilité, polyvalence et précarité des contrats. Toutes les formules ont été essayées pour sauvegarder l’emploi.
Le SETCa demande à la direction de trouver des solutions autres que la fermeture.
Le SETCa demande également aux politiques de prévoir des solutions de départs adoucies si celle-ci devait être confirmée. À l’heure où le gouvernement crie haro sur les prépensions, nous affirmons qu’elles sont indispensables à toute solution sociale d’un tel drame. Nos politiques ont fait de l’exclusion des demandeurs d’emploi après deux ans d’allocations de chômage leur principe. Ce principe est intenable. Nous exigeons alors de leur part qu’ils trouvent un emploi pour ces travailleurs Cora, qui sont usés par les conditions de travail de la grande distribution et qui ne demandent pourtant qu’à continuer à travailler.
Précisons que la moitié des travailleurs Cora ont plus de 20 ans d’ancienneté et que 61% d’entre eux sont âgés de plus de 45 ans. À nouveau, ce sont aussi des familles complètes qui travaillent chez Cora et donc le drame de la perte d’emploi sera souvent multiplié par deux ou par trois. Nous ne tolérons pas et n’accepterons jamais que ces travailleurs, dans deux ans,
aillent vers les CPAS. Alors, Messieurs les ministres ou présidents de partis, qui désirez tant faire des économies sur les allocations de chômage, trouvez des entrepreneurs qui vont reprendre des travailleurs Cora avec leur profil, leur passé professionnel, leur rage de travailler et tout leur bon vouloir. C’est là que nous pourrons aussi constater que votre politique est une politique qui va droit dans le mur pour les travailleurs sans emploi.
Selon les informations reçues, les fermetures des magasins seraient échelonnées dans le temps. Tel l’orchestre du Titanic, les travailleurs resteront donc sur le pont jusqu’à la fin du naufrage social. Le SETCa sera à leurs côtés pour les soutenir et se battra jusqu’au bout afin de trouver les solutions les moins préjudiciables possible.










