Enseignement: Lutte contre la pénurie

Le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles entend faire de la lutte contre la pénurie sa priorité politique? A la bonne heure! Mais l’école mérite mieux que des plans comm’ partisans!

En 2021 et dans un esprit constructif, les organisations syndicales faisaient de la lutte contre la pénurie le cœur de leurs revendications sectorielles remises au Gouvernement de Pierre-Yves Jeholet (M R).

Malgré une mobilisation historique et 35.000 personnes venues manifester leurs inquiétudes, notamment face à la réduction des moyens dans l’enseignement qualifiant et le supérieur, face à la fermeture d’options et le renvoi d’élèves majeurs vers l’enseignement pour adultes ou face à la volonté de précariser les travailleurs en s’attaquant à leur statut, la majorité MR-Les Engagés s’obstine à ne pas vouloir prendre en compte les revendications portées par les organisations représentatives des travailleurs. Pire, elle entend subordonner les négociations sectorielles qui devraient s’ouvrir cette année à la mise en place des politiques contenues dans la Déclaration de Politique Communautaire.

Pour le SETCa-SEL, ces mesures constituent une attaque brutale contre les conditions de travail des personnels de l’enseignement, contre les politiques de lutte contre les inégalités scolaires, contre les services publics et contre la concertation sociale.

Le 21 janvier dernier le Gouvernement entendait mettre en place des groupes de travail censés étudier les mesures de lutte contre la pénurie contenues dans la DPC. Les organisations syndicales ont exigé que les mesures qu’elles portent puissent faire l’objet d’échanges constructifs et demandé au Gouvernement qu’il garantisse une méthode cohérente entre le GT porté par le cabinet Degryse et les GT portés par le cabinet Glatigny. La soutenabilité du calendrier de travail devra également être envisagée.

A ce stade, force est de constater que les cabinets ne partagent pas la même vision du travail collaboratif et de la nécessaire articulation des réformes qu’ils portent. Le Gouvernement n’est donc pas en mesure de garantir la cohérence de son plan.

A l’entame des travaux, le SETCa-SEL entend réaffirmer qu’il s’opposera à toute tentative de récupération d’une démarche présentée comme « co-construite » avec les acteurs de l’enseignement et n’entend pas se laisser enfermer dans un agenda imposé par les cabinets Degryse et Glatigny qui en dit long sur leur conception de la concertation sociale.

Le SETCa-SEL dénonce la mise en place de groupes de travail sans qu’une méthode commune ait pu être présentée. La pénurie mérite que l’on prenne le temps de réfléchir aux bonnes mesures, sans contraintes idéologiques, sans carcan strictement budgétaire et en se débarrassant des stratégies de communication partisanes.

Le SETCa-SEL combattra vigoureusement toutes les mesures susceptibles de nuire aux conditions de travail des membres du personnel de l’enseignement, à leurs statuts et aux conditions d’apprentissage des élèves/étudiants.