
Communiqué de presse
Abandonner le tronc commun pour sauver l’emploi ?
Le Gouvernement actuel – et en particulier la Ministre Glatigny qui était déjà dans le précédent Gouvernement – fait mine de se soucier de l’emploi et de découvrir les difficultés que crée l’arrivée du Tronc commun en secondaire, alors que depuis plus de 5 ans nous ne cessons de les annoncer et demandons aux décideurs politiques que des solutions soient anticipées.
L’inaction de la Ministre Glatigny dans le Gouvernement précédent et depuis le début de la législature sur cette question contraste terriblement avec son empressement à réduire les moyens de l’enseignement qualifiant, en fermer l’accès à des élèves de plus de 18 ans et le décapiter des 7TQ, avant même que le tronc commun ait pu produire ses effets.
Le tronc commun renforcé et allongé à 15 ans est une revendication phare des représentants des personnels de l’enseignement dans la lutte contre les inégalités scolaires.
Stopper le train en marche est probablement le plus mauvais deal que pourrait faire le système éducatif et singulièrement l’enseignement qualifiant. En effet, le tronc commun est une des conditions de la revalorisation de l’enseignement qualifiant :
■ parce que revaloriser le qualifiant ne peut se faire sans lutter contre les inégalités scolaires ;
■ pour que le choix du qualifiant devienne un choix positif plutôt que le résultat d’un processus de relégation par l’échec scolaire ;
■ parce que les profs d’atelier et leurs élèves doivent pouvoir mobiliser des compétences de base plus solides ;
■ et parce que les métiers se complexifient !
L’enseignement mérite mieux que de se faire balloter au gré des caprices du MR.
Alors que tous les enseignants du fondamental ont été formés aux nouveaux référentiels ;
Alors que tous les enseignants ont mis en œuvre des plans de pilotage coûteux en énergie et en temps de travail ;
Alors que tous les enseignants ont travaillé sur leurs pratiques individuelles et en équipes dans la lignée de ces plans de pilotage et pour accompagner les changements amenés par le tronc commun ;
Alors que l’enseignement qualifiant s’est préparé à accueillir le tronc commun en organisant le nouveau parcours qualifiant à partir de la quatrième secondaire (PEQ) ;
Alors que les écoles secondaires ont commencé à anticiper dans leurs structures l’arrivée prévue du tronc commun en 2026 ;
Il faudrait, parce que la Ministre Glatigny a besoin de faire croire qu’elle se préoccupe des impacts sur l’emploi, renoncer à implanter ce qui est assurément la seule piste sérieuse pour améliorer le système éducatif, lutter contre la relégation et le redoublement, en finir avec les inégalités scolaires ?
Le SETCa-SEL n’est pas dupe. Ce Gouvernement cède aux diktats du MR qui n’a jamais voulu de cette réforme et préfère le bon vieux système de l’orientation précoce des élèves. Bref, il faudrait tout stopper pour que rien ne change !
Le SETCa-SEL dénonce les mensonges de la Ministre Glatigny qui prétendait sur le plateau de RTL, le 26 janvier dernier qu’une cellule de reconversion était en place.
Le SETCa-SEL exige que le vaste plan de formation – reconversion des personnels annoncé par le Pacte soit mis en œuvre dans les plus brefs délais. Les formations aux nouveaux référentiels sont prêtes et planifiées. Il reste à modéliser l’impact sur les emplois et organiser les reconversions. En s’y mettant immédiatement et avec le courage politique de se concentrer sur cet objectif, ce serait possible.
Sauf si ce Gouvernement a d’autres priorités…










