Politique syndicale – Notre message aux partis de gauche : plus que jamais, ensemble, on est plus forts
Nos droits sont mis à mal, collectivement comme individuellement.
Pour montrer que nos libertés syndicales sont sous pression, il suffit de prendre quelques exemples de l’actualité : licenciement de délégués syndicaux, police et justice qui se rangent du côté du patronat dans le conflit Delhaize (même si le SETCa a récemment enregistré deux victoires à cet égard), interdiction de piquets de grève…
Nos droits sont mis à mal, collectivement comme individuellement.
En outre, le 9 juin, le Kern (où siègent des partis socialistes et progressistes) a approuvé le texte adapté du projet de loi de Van Quickenborne contre les « casseurs ». Le texte a été modifié grâce à l’action menée par les syndicats et des organisations de la société civile, mais il reste une menace pour le droit à l’action collective ou pour les militants FGTB.
Ce texte, appelé « loi anti-casseurs », fait partie d’un projet de loi plus large sur la justice : une justice qui se voudrait plus humaine, plus rapide et plus ferme. Il compte quelques centaines de pages et regroupe une multitude de dispositions. Ces dernières années, les différentes réformes dans le secteur de la justice ont souvent rendu inaccessibles les tribunaux aux moins nantis (comme par exemple avec la TVA sur les honoraires d’avocats, la répétibilité des honoraires, le projet de fusion des cours du travail et des cours d’appels, etc.). Des mesures qui engendrent un sentiment d’injustice ou de ras-le-bol.
Quand les gens sont déçus, désemparés ou que le système ne leur est plus accessible, ils se tournent vers d’autres horizons. Trop souvent l’extrême droite, qui tente de récupérer les thèmes sociaux alors que nous savons pertinemment bien que le progrès social n’est pas dans leur ADN. Si leur ADN était la solidarité, ils ne voudraient pas la scission de la sécurité sociale à l’occasion de la scission du pays !
Un autre exemple est celui de l’extrême droite qui continue de récupérer un discours social alors que ses actes prouvent le contraire. Ainsi, ils ont voté en faveur d’une adaptation de la loi sur la norme salariale, qui entraîne un ralentissement de la croissance de nos salaires, et contre un salaire minimum européen, qui ferait augmenter les salaires minimums belges. Il est clair que les travailleurs ne doivent pas compter sur l’extrême droite pour améliorer leur situation. Cela n’a d’ailleurs jamais été le cas.
Une gauche unie et forte
Ces derniers mois, nous avons régulièrement eu du mal à identifier les touches progressistes à l’intérieur des décisions du Gouvernement. Ces exemples peuvent sembler anecdotiques, mais ils reflètent bien la situation : notre démocratie est en danger. Il y va de la survie de nos droits fondamentaux. Il y va de notre survie en tant que syndicalistes.
Il est déroutant pour les citoyens que la gauche et la droite utilisent les mêmes images et les mêmes mots. La droite récupère un discours de gauche pour attirer les plus désespérés.
Le modèle de société du SETCa repose sur des valeurs socialistes et sur la solidarité. L’objectif est toujours d’accroître le bien-être de tous. Face à l’individualisme, les syndicats apportent des réponses collectives et solidaires. Le syndicat est le seul contre-pouvoir. Des syndicats forts sont donc essentiels à une démocratie saine.
À un an de la très grosse année électorale 2024, il est temps pour la gauche de se faire entendre. Faire entendre sa vraie voix, pas celle qui s’accroche au pouvoir coûte que coûte, mais celle des travailleurs et des allocataires sociaux. Notre société a besoin d’une gauche unie et forte qui n’ait pas peur de s’exprimer.
Les partis de gauche et progressistes qui s’unissent et surmontent leurs différences sont les seuls qui amélioreront la vie des travailleurs et des allocataires sociaux. Les exemples précités doivent nous inciter à œuvrer ensemble à un véritable projet de gauche.
Notre message à tous ceux qui se disent de gauche et/ou progressistes : il est temps d’agir, il est temps d’avancer ensemble.
Un dernier conseil aux partis progressistes : critiquez la droite ensemble, ne vous divisez pas, ne courez pas après les idées de la droite. Soyez vous-même, restez unis, faites en sorte d’être le terreau fertile d’une société plus juste. Dans l’immédiat, montrez cette unité, faites entendre votre voix et retirez les dispositions sur le projet de loi anti-casseurs !
Ce sera une première marque importante de votre détermination à jouer le progrès social et à rendre de la lisibilité aux décisions politiques pour le citoyen. Être dans une coalition ne signifie pas vendre son âme au diable.
Ensemble, on est plus forts.










