SCP 318.01 – Secteur aide aux familles

Mise en oeuvre de l’assurance autonomie et protection de l’emploi des aides-familiaux·iales.

Ne nous trompons pas de combat !

La mise en oeuvre de l’assurance autonomie doit bien évidemment faire l’objet de toutes les attentions dans la mesure où elle doit garantir à chaque citoyen et citoyenne de pouvoir être accompagné·e dans cette perte d’autonomie tout au long de la vie. Tant l’accès universel aux services qu’un financement solidaire et équitable du dispositif doivent constituer le socle de l’assurance autonomie.

Si aujourd’hui, diverses incertitudes et insatisfactions peuvent encore légitimement être formulées sur différents aspects de la mise en oeuvre de l’assurance autonomie, peut-on pour autant dire que la nouvelle organisation annoncée, notamment le financement, menace l’emploi des aides-familiaux·iales ?

Objectivement, rien ne permet d’arriver à cette conclusion. Outre les engagements de la Ministre Gréoli formulés lors de sa rencontre avec les organisations syndicales le 29 mars (voir tract SETCa précédent), confirmé par un écrit du 5 avril (lettre à votre disposition auprès des délégué·e·s SETCa), il faut d’abord constater que depuis de nombreuses années, le volume des prestations réalisé par les services d’aide aux familles est, pour la plupart des services, bien supérieur aux quotas d’heures financées qui leur sont attribués. Du travail, il y en a et il y en aura encore.

Il en va de même pour le rôle social fondamental que doit remplir l’aide-familial·e. Ce rôle social ne peut en aucune manière être réduit par des activités de soins qui le supplanteraient. Sur ce point aussi la ministre a confirmé que « L’aide familial·e est le métier central de l’accompagnement au domicile ». Fort de cette affirmation, le SETCa a d’ailleurs demandé de valoriser ce qui fait l’essence même du statut de l’aide familial·e à savoir une fonction polyvalente orientée davantage vers une prise en charge des aspects sociaux du quotidien des bénéficiaires plutôt que de la confiner à des activités strictement ménagères.

Et s’il fallait voir un danger pour l’emploi dans le secteur de l’aide aux familles, l’inquiétude serait bien plus justifiée par la prochaine réforme des APE (aides à la promotion de l’emploi) que par la mise en oeuvre de l’assurance autonomie. Ce dispositif finance depuis des décennies l’emploi de près de 60.000 travailleurs en Wallonie, en ce y compris dans les services d’aide aux familles.

A partir du 1er janvier 2020, le mécanisme APE sera transformé “en soutien structurel aux politiques fonctionnelles”.
Chaque ministre du gouvernement se verra attribuer une enveloppe en lien avec ses compétences et déterminera sa politique pour soutenir l’emploi dans les secteurs qu’il gère et, attribuer les points en fonction.

De nombreuses questions se posent donc sur la manière dont les ministres vont utiliser ces moyens mis à leur disposition ou encore sur le montant des cotisations sociales qui risque de ne plus être « préférentiel » au regard de l’actuel dispositif APE.

La réforme annoncée des APE et surtout les incertitudes qu’elle implique ont déjà dès aujourd’hui une conséquence sur la négociation de l’accord social non marchand, tant en Région Wallonne qu’en Communauté Française. Pour rappel, la négociation actuelle porte sur l’octroi de jours de congé supplémentaires dans la perspective d’une réduction collective du temps de travail. Le banc patronal a déjà annoncé qu’il ne conclurait pas d’accord tant que les garanties n’auront pas été données par les ministres fonctionnels sur le maintien d’un financement équivalent des emplois actuellement subventionnés par le dispositif APE.

Il est important que vous soyez correctement informé·e·s afin de ne pas vous tromper de combat. Le SETCa continuera à le faire au plus de près de l’actualité et dans le seul intérêt des travailleurs·euses. Et si la situation le justifie, le SETCA n’hésitera pas à faire appel à la mobilisation afin de défendre aux mieux les intérêts des travailleurs·euses du non marchand, dont la valorisation à sa juste place du statut de l’aide familial·e.

Ensemble, bien informés, on est plus forts !